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Dante Cesare
Messages : 19
Date d'inscription : 27/05/2015
| Sujet: ciel brouillé (gulia) Mer 3 Juin - 19:16 | |
| Manque. Il se lève, traîne des pieds, éteint la télé. Il regarde son portable, vérifie une nouvelle fois. Toujours rien. Soupir. Il compose son numéro machinalement, porte l'objet à ses oreilles. Première tonalité. Répondeur. Il balance son portable sur le sofa. Manque. Puis, l'objet s'allume. Clignotant rouge, nouveau message. Il se précipite, déverrouille, l'espoir au bord du cœur. Désenchantement. Manque. Vieil ami qui a besoin d'un service, là, tout de suite, maintenant. Deux secondes de réflexion, réponse positive. Il prend son temps, enfile des chaussures, vérifie que les lumières sont éteintes, attrape ses clefs, claque la porte. Il emprunte la voiture de son oncle, et cherche son ami, perdu il ne sait-où en ville. Service qui se transforme en petite escapade. Ça lui met du baume au cœur, de voir quelqu'un qu'il apprécie, de se changer les idées, de manger une pizza quatre fromages. Puis, ils décident de s'installer quelque part, de rejoindre d'autres connaissances. Les jardins. C'est beau. La verdure. C'est vert, bleu et jaune. C'est des palettes à n'en plus savoir où donner la tète. Ils s'échouent sur l'herbe, clope au bec, canette à la main. Petite après-midi tranquille, destinée aux éclats de rire, et à l'histoire du monde, comme si le temps s'était arrêté sous le ciel orangé. Sauf que le temps semble reprendre le court de sa route, appel de son oncle qui le ramène à la réalité. Il a besoin de sa voiture dans quelques heures, alors ce serait bien qu'il ne tarde pas. Quelques minutes et il se lève, check les mains d'ses nouveaux potes des jardins, et prend le chemin de la sortie. Peut-être qu'il pourrait passer au château-bar. Peut-être qu'elle sera là, ce soir. La princesse des bas-fonds. Peut-être qu'il devrait demander au patron, dites, dites, elle est où la princesse aux chiffons ?. Manque. Elle ne répond pas. Elle ne répond plus. Depuis la dernière fois, c'est comme si elle avait disparue. Alors, c'est plus qu'un fantôme Dante, qui erre à la recherche de la belle. Il pourrait presque entendre sa voix, là tout près de lui. Ses tonalités aiguës, et ce grave lorsqu'elle baisse le ton. C'est comme si elle était là, avec ce rire, ce rire qu'il pourrait parfaitement identifier de faux, de nerveux, d'hypocrite. Mais elle est là, Dante, elle est là. Il relève la tète et l’aperçoit, au coin du chemin. Il écarquille les yeux, se demande s'il rêve. Si c'est pas l'manque qui le fait halluciner. Le jouet est là parmi une ronde de vautour. Elle semble si petite au milieu de ces ombres qui la surplombent. Un sourire aux lèvres, il s'avance. Gulia ? Trop heureux d'avoir retrouvé son jouet. Hey, ça fait longtemps ! Tu devrais penser à donner des nouvelles parfois. Air innocent au visage, on le confondrait presque avec quelqu'un du beau monde. Alors, tu me présentes pas à tes amis ? La surprise passée, il veut la mettre en rogne, lui faire payer. Les regards braqués sur lui comme des projecteurs, il s'introduit dans le cercle. Etranger. |
| | | Gulia Bertellini
Messages : 34
Date d'inscription : 26/05/2015
| Sujet: Re: ciel brouillé (gulia) Jeu 4 Juin - 10:05 | |
| Posé sur l'herbe devant elle, le téléphone sonne à nouveau. Une fois, deux fois, trois fois. En tailleur sur la pelouse, son doigts caresse l'écran de l'Iphone pour couper court à cette conversation qui n'a pas lieu d'être. Conversation imaginaire. Sur ses lèvres un sourire, amusée de voir Roméo céder à la douce tentation de rappeler, encore et encore. Ca vire à l'obsession, suffisamment pour amuser Gulia. Sans chercher à interpréter, elle fixe l'écran, attend les moments où l'écran s'allume sur son prénom. Appels en absence, messages qu'elle ne lit qu'une fois seule à la maison. Un instant, elle oublie les filles autour d'elle qui révisent leurs cours en pouffant régulièrement des histoires des autres. Des histoires d'une simplicité déconcertantes, d'amour et d'amants. Une d'elle surveille Gulia du coin de l'oeil, surprise de l'entendre vibrer tant de fois depuis le début d'après-midi, sans jamais qu'elle ne réponde. « Mon père » qu'elle murmure avant de rire en écho aux autres. Comme elle se sent belle, au milieu de ces oiseaux hors de prix, de ces précieuses qui s'appliquent à briller toujours plus. Des robes hors de prix qu'elles ne porteront qu'une fois dans leurs vies. Un livre devant elle, elle fait ce qu'on attend d'elle, elle tourne les pages sans jamais les lire. L'enfant sauvage, tempétueuse qui n'a jamais suivis plus loin que les cours du lycée. Pourtant elle était brillante la belle enfant. Les autres filles dans leurs manteaux Chanel s'interrogent à propos de ces cours qu'elles recopient toutes sur ordinateurs. Un peu à l'écart, elle pourrait presque s'ennuyer Gulia, si elle n'était pas si fière qu'on la voit là, assise parmi les idoles, les poupées porcelaines. Elle pourrait les dessiner une par une si elle savait faire, ces fées à la peau lisse, aux visages enfantins recouvert par plusieurs centimètres de poudre. Elles sont belles tant elles sont riches. Et aucune d'elles ne semble soupçonner Gulia de tourner les pages au hasard, de porter des robes de couturier seulement le jour. Le seul à pouvoir soupçonner quoi que ce soit, c'est Lui. Lui qui allume l'écran du téléphone. Lui dont la voix coupe bientôt le silence, bruyant et dénué de délicatesse. Sa voix s'impose, brutalement et teintée de théâtralité. Le regard des princesses passe du cabot à Gulia, cherchant un lien là où elles n'en trouveront jamais. Un instant, le cœur de la fille bondit dans sa poitrine, celui d'après, il s'emballe, réalisant peut-être l'inconfort de la situation. Il doit disparaître, partir loin de ce monde à qui elle ment. La fille se lève, bondit pour le stopper dans sa course. Elle sait ce qu'elle fait, quand elle remet correctement sa robe, avant de se diriger vers lui en souriant exagérément. Elles croiront toutes ce qu'elle voudra bien raconter. C'est toujours comme ça. « Les filles, je vous présente Dante. » Plusieurs fois, elle s'est imaginée la rencontre, celle de son monde de paillettes, et celle de l'arrogant séduisant. Rien ne se passe comme prévu. Elle s'approche de lui et embrasse sa joue, se collant exagérément contre lui. « Je suis dé-so-lée, j'ai complètement oublié de te rappeler. » Mensonge. Elle détache les syllabes, le regarde en souriant. Dégage arrogant, éloigne toi. Du bout des doigts, elle s'empare de la main du garçon (qu'il en meurt d'une crise cardiaque, ça n'en sera que positif) avant de regarder les filles qui ne les lâche pas du regard en souriant. On ne voit pas Gulia avec des garçons, jamais. Elles s'inventeront des histoires bien plus intéressantes que leurs révisions. « Je reviens dans 5 minutes. » Juste le temps d'éloigner le loup de la bergerie. Elle resserre ses doigts contre les siens, tire sur son bras pour l’entraîner à l'écart du groupe. Il sera capable de dévorer les brebis.
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| | | Dante Cesare
Messages : 19
Date d'inscription : 27/05/2015
| Sujet: Re: ciel brouillé (gulia) Sam 6 Juin - 18:31 | |
| L'actrice compose son numéro à la perfection, comme si elle l'avait déjà écrit et répété plusieurs fois. Elle connaît son rôle sur le bout des doigts, alors qui pourrait dire qu'elle aussi n'est qu'une étrangère parmi ces princesses ? Dante, il le voit. Dante, il comprend, malgré ses mots qui dégoulinent d’innocence, malgré cette attitude de fille confiante. Derrière ce sourire, il aperçoit les insultes qui grondent en elle, la rage qu'elle intériorise tant bien que mal. Ça le fait rire Dante, ses manières princières, cette façon qu'elle a de se coller à lui, de s'excuser, de le présenter aux autres poupées de cire. Enchanté de vous rencontrer. Si vous saviez combien de fois j'ai entendu parler de vous. Combien de fois, j'ai bousillé les voitures de vos pères. Combien de fois j'ai craché dans les parfums de vos mères. Il leur adresse un sourire dénué de tout sentiment, le même qu'il adoptait il y a plusieurs années maintenant. Elle dépose un baiser sur sa joue, entrelace ses doigts au siens, et des frissons parcourent son échine. Ce contact, il ne l'avait pas ressentis depuis bien trop longtemps. Tellement qu'il en avait oublié la douceur de ses doigts, et l'odeur de son parfums pailleté. Oui, elle a oublié de le rappeler. Oublier. Ravale tes mots et étouffe toi avec qu'il a envie de lui répondre. Puis, elle l'éloigne, l’extirpe hors du cercle aux bordures dorées. Les regards glissent vers eux, scotchés sur leurs mains liées. Dé-so-lée Gulia, je ne pensais vraiment pas que tu étais si occupée. Il adopte le même ton qu'elle, un peu trop exagéré, pour appuyer sur la moquerie. T'en fais pas un peu trop ? Il lâche sa main, sourcils froncés, regard en biais vers le groupe de filles qui ne cesse de les scruter. Vague histoire, qu'elles rabâcheront sans-doute à Gulia pendant plusieurs mois. D'ailleurs, tu sembles assez occupée depuis plusieurs jours, puisque tu ne daignes même pas répondre à mes appels. Il adopte un air sérieux, contrarié de la voir en compagnie de ses filles de joie, alors qu'elle ne lit peut-être même pas ses messages vocaux. T'étais où ? Et pourquoi tu ne me répondais pas ? Elle l'énerve avec son sourire forcé, et ses airs démesurés. Elle porte une robe aujourd'hui, elle pourrait même se confondre parmi ces filles. Mais elle est belle, plus que les autres. À des années lumières de l'épisode de la gare. Pourtant, elle fait tâche dans cet accoutrement, ce déguisement qu'il voudrait lui arracher. Il la toise du regard, ancre son emprise sur elle avec les princesses en arrière-plan. Elle ne peut pas s'emporter contre lui, ni s'enfuir, son image est bien trop importante. Alors, il en profite Dante, agit comme si elle lui devait quelque chose. Mais c'est le cas au fond puisque son secret pourrait bien lui échapper de la bouche, si l'envie lui en prenait. |
| | | Gulia Bertellini
Messages : 34
Date d'inscription : 26/05/2015
| Sujet: Re: ciel brouillé (gulia) Dim 7 Juin - 9:20 | |
| Il est enchanté, elles le sont sûrement aussi. Les filles murmurent en les regardant s'éloigner, bécasse conquise par le beau parleur. Si Gulia manie les mots d'une jolie manière, le garçon lui manie les gestes avec une douce perfection. Il maîtrise et contrôle tout. Même la manière dont s'éloigne leurs doigts liés est contrôlée, leur évitant un contact prolongé qui les ferrait prendre goût. Les seules mains qu'elle touche sont celles flétrient par l'âge que sa mère pose sur les accoudoirs. Sans regarder derrière elle, se dit que peut-être, quand elle retournera vers les autres filles, vers les princesses porcelaines, elle pourra leur raconter l'histoire de ce prince qu'elle ne sait pas apprécier à sa juste valeur, de cet homme à l'allure séduisant mais à l'haleine de serpent. Elle inventera, bordera quelque chose de suffisamment beau pour qu'elles restent accrochés à ses lèvres, fascinées par ses paroles. Les mots de Gulia font cet effet là, parfois. Arrangés de la manière désirée, ils plongent les gens dans un amour profond et sincère pour ses mensonges. La petite fille menteuse. Souriant doucement pour garder intact le masque qu'impose son rôle, elle hausse les épaules, fière devant le garçon. Elle aime quand il fronce les sourcils. « On en fait jamais trop » Elle aime cet air contrarié qu'elle lit sur son visage, pourtant si peu sûre de son origine. L'aurait-elle blessé en ne donnant plus de nouvelles ? C'est ce qu'il semble vouloir faire croire, et un instant, Gulia ne peut cacher sa surprise. Elle ne pensait pas, vraiment pas. Qu'il puisse ressentir pareil sentiments. « Je ne pensais pas te devoir l'exclusivité. Comme tu dis, j'avais des choses à faire. » Son sourire fane, elle se rapproche de lui, suffisamment pour que leurs visages se frôlent. Défi enfantin, jeu de fous. « Des choses qui n'impliquaient pas de voler telle ou telle personne. » Elle lui en veut sans savoir pourquoi, de l'avoir laissé ainsi prisonnière de son plan malsain. De l'avoir laissé à l'arrière alors qu'il jouait avec les autres poupées. Pauvre chose. Te voilà a rapprocher au prince cette même chose qui le met hors de lui. L'isolement. Le manque de l'autre certainement. De ses cheveux dorés, elle fait glisser une pince qu'elle tend en direction du garçon. De son poignet, elle décroche un bracelet tellement fin qu'elle craint de le briser en le retirant. Aucune valeur sentimentale, seulement celle de l'argent. « Tiens, prends, tu pourras peut-être en tirer assez d'argent pour tes cigarettes du mois. » L'enfant sourit, s'éloigne de lui. C'est pour ça qu'il est venu par vrai ? Pour récupérer ce qu'elle lui doit. « Va t'en Dante. Je répondrais au téléphone si ça te fait plaisir, mais va t'en. » Gulia a un rôle à jouer. Les filles plus loin ne l'on toujours pas quittée du regard, elles les fixent, inquisitrices. Il ne peut pas rester là. |
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| Sujet: Re: ciel brouillé (gulia) | |
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