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 Folies & Obsessions (Battista)

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Jesus Valentini
Jesus Valentini

Messages : 48
Date d'inscription : 23/05/2015

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MessageSujet: Folies & Obsessions (Battista)   Folies & Obsessions (Battista) EmptyDim 24 Mai - 16:27

Tu fixais un peu sans le voir le tableau qui te faisait face. Un des rares artistes que tu admirais. Y en avait plein, oui. Mais, pas dans ce style-là. Pas dans ce classicisme-là. Lui, il était parfait, dans ton regard. Parfait, dans ton cœur. Mais, aujourd’hui, tu n’y arrivais pas vraiment. Le fusain à tes doigts restait immobile, comme ton corps. Assis là, sur un banc. Les gens allants et venants autour de toi. Sans te voir. Sans t’adresser une parole. Fourmilière de touristes, d’argent. Un soupir, et le fusain glissa d’entre tes doigts, pour aller s’écraser violemment sur le bord de ton carton à dessin et sur le sol. Pourquoi tu n’y arrivais pas ? Tu t’en doutais, du pourquoi. Alors que tes yeux ne cessaient de fendre la foule. Parce que, t’avais l’impression de le sentir. Obsession. Ça en était devenu, fou, maladif.

Même la nuit, Jesus, tu en rêvais. Des yeux, des cheveux. Ces aperçus que tu avais pu voir, là, au coin d’une rue, dans le noir de la nuit. Tu comprenais pas trop. Ce qui arrivait. C’était bizarre, flippant et excitant. Terriblement excitant. Que t’en rêvais, que t’en pleurais. Un soupir et, doucement, ton corps se penche, ton t-shirt se redressant un peu, libérant la peau de ton dos, légèrement hâlée par le soleil. Les doigts se resserrèrent autour des morceaux tombés au sol puis, aussi lentement que pour te pencher, ton corps se redressa. Est-ce que tu savais qu’il était là ? Et que c’était pour ça que… tu le cherchais ? Te montrais ? Un peu comme pour le taquiner, lui montrer. T’en savais rien. Tu ne voulais même pas penser au danger. Qui sait, c’était peut-être un dégénéré. Peut-être. Mais, n’en étais-tu pas un aussi ? Si, surement un peu.

Le fusain appuya la feuille et lentement, le premier trait glissa avec dextérité. Un semblant de silhouette. De corps. Telle la femme nue devant toi. T’aimais pas dessiner les femmes. Mais, ça t’entraînait. Le regard enfin concentré, les yeux enfin fermés à l’extérieur, ta tête se redressa, pour regarder le tableau. Mais, c’est autre chose qu’ils captèrent, là, dans un coin. Un regard, une ombre. Ton cœur cessa de battre l’espace d’un instant, et tu faillis même en lâcher ton fusain. Mais, le temps que ton cœur reprenne son rythme t’avais perdu de vue l’ombre. Comme tu avais commencé à l’appeler. Folie ou vérité ? Est-il là ou était-ce toi qui fantasmais ? Encore.
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Battista Alighieri
Battista Alighieri

Messages : 31
Date d'inscription : 20/03/2015

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MessageSujet: Re: Folies & Obsessions (Battista)   Folies & Obsessions (Battista) EmptyLun 25 Mai - 10:40

Un garçon meurt à ses bras, un petit trouvé dans la rue, à peine majeur, certainement pas. Le corps sublimé de la jeunesse, ils sont plus aisés à capturer, à manipuler, à emmener à la maison perlée de ses vices. L’enfant déchiré des envies, ne reste que le corps inerte et les draps pourpres du saccage. Egorgé. C’est comme une envie subite dès qu’ils jouissent, de les maintenir dans cet état, de creuser à jamais douleur et plaisir dans leur regard. Des heures maintenant que le petit est étendu et que Battista observe. La mort grouille déjà tout autour, les mains cannibales des vautours se pressent pour reprendre la charogne. Les yeux grands ouverts, l’envie figée, il semble vivant, encore sous le choc des émotions mais la tête penche sérieusement d’un côté, et ce sang, ce carmin qui dégouline et encrasse les draps d’onyx. Ecoeurant. Il n’a pas cette envie de s’y baigner. Un homme qu’il appelle à son service, Carlo. Lui et ses yeux crevés, une folie de Battista, un soir. Un verre de trop. L’homme accourt et ne s’étonne plus de l’odeur acre qui empli la pièce.

Florence s’apprivoise lentement. Cinq années de sa présence à la cité des arts. Il aime à voguer entre les rues, à faire un passage rapide à la Bibliothèque, puis à se réfugier à son bureau, à cette pièce impériale qui s’étend sur des mètres.

C’est une rencontre professionnelle aux Offices. A l’intérieur, le cœur cravache à l’idée d’un homme, le prénom est trompeur. Il espère et tombent les épaules à la vue d’une brune qui l’interpelle d’une main levée. Battista répugne à les toucher, même à serrer une main, à maintenir un contact visuel. Les lunettes qu’il place à ses yeux, le mensonge. Un voile. Une nécessité de l’éloigner, de croire que c’est suffisant pour la tenir à distance. Les allées qu’ils parcourent, les mots qu’ils échangent et soudainement…  Un pas en arrière. C’est son amour des corps masculins, son excuse pour les petits. Le dos dévoilé, les saillants qu’il imagine à ses paumes malades.  LUI. C’est la certitude que le garçon est celui des esquisses. « Continuez, je vous rejoins. J’ai quelques mots à échanger avec une vieille connaissance » Le sourire poli, l’inclinaison de la tête et toutes ces foutaises. La foule l’emporte dans un coin obscur, devant à présent, à juger l’œuvre reproduite. Des semaines qu’il s’éreinte à suivre son fantôme, la figure d’une envie passagère. Un éros abandonné. Les poursuites ne prennent jamais autant de temps. Il se lasse. Abandonne. De quelques pas il revient au dos du garçon, toujours à profiter de la foule qui lui offre un effet de miroir. « C’est la première fois que je te vois dessiner des femmes » Le murmure qui claque à l’oreille, puis il disparaît à nouveau. Une envolée plus loin. La tête qu’il tourne pour observer celui qui panique. Sourire malade décoché, la rature à son visage.  

Battista revient auprès de celle qu’il a abandonné. Collègue pour la journée, la discussion qui reprend et c’est la certitude d’être suivi. Que dans ses pas se traine un joli.
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Jesus Valentini
Jesus Valentini

Messages : 48
Date d'inscription : 23/05/2015

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MessageSujet: Re: Folies & Obsessions (Battista)   Folies & Obsessions (Battista) EmptyLun 25 Mai - 11:58

L’ombre. Elle est là. T’en est certain. Parce que tu viens de croiser son regard. Le sien. Pas un autre. Parce que t’avais su l’apprendre, par cœur. Ce regard. T’as ton cœur qui bat trop fort, mais, tu l’as perdu de vue Jesus. Tu ne sais pas si tu as rêvé. Si tu l’as vraiment vu. Un soupir et, tu cherches à reprendre l’esquisse. Corps féminin. Forme hideuse. T’avais jamais su, ce qui attirait chez elles. Oh, tu n’en étais pas à ce point dégouté, ta meilleure amie était une fille, une femme. Mais, jamais, tu ne la verrais aussi nue que cette peinture. Le fusain reprend doucement sa route. Ton esprit à nouveau envolé vers ton art. Oui, Jesus, tu essayes d’oublier. Un soupir et, tu cherches à reprendre l’esquisse. Tu essais, mais, tu sais que c’est peine perdue. Parce que cela fait des jours, des semaines qu’il hante tes nuits, et même tes jours.

Alors, lorsque les mots glissent, claquent à ton oreille. Tu ne peux qu’en lâcher ton fusain, encore une fois. Le cœur qui s’arrête, la peau qui rougit, tu t’es retourné violemment Jesus. Aussi vite qu’un dément. Pour le voir. L’apercevoir. Mais, il n’est déjà plus là. L’ombre c’est envolée. Et, tu ne peux que fixer sa place vide avec ton regard. Emplit de terreur, emplit de désir. T’as envie de hurler. De lui hurler de revenir. Mais, tu ne pourrais pas Jesus. Parce que y a ta bouche qu’est trop sèche pour ça. Tu halètes, frissonnes. Et, tu te fous des regards de la foule. Oui, tu as l’air fou. Mais, tu l’es un peu. Alors, tu t’en fous. Oui, vraiment. Doucement, ta tête retombe, ton menton touchant ta poitrine. Merde. T’as les mains qui tremblent le souffle erratique. Merde. Tu sens encore son souffle contre ta peau. Sa voix dans ton oreille. Et ton esprit divague, vague. Au point d’imaginer maints scénarios. Au point de t’imaginer avec lui, encore une fois. Jesus. T’es fou. Jesus, tu es perdu. Cette ombre va te tuer.

Tu sais pas. Si t’es resté dans cette position une minute ou bien vingt. Mais, c’est dans un sursaut soudain que tu te redresses et te penches. Tu ramasses le fusain cassé, les doigts noirs de sa poudre et, le carnet sous ton bras, tu files Jesus. Dans la foule, tu le cherches. Y a tes yeux qui bougent en tout sens. L’ombre. Tu veux l’apercevoir. Tu veux le voir. Mais, le pire Jesus. C’est que dans ta course, dans cette folie qui te ronge, tu ne sais même pas ce que tu feras. Si tu le trouvais. T’amuserais-tu Jesus ? Un jeu, comme lui jouait. Un mot glissé ? Une esquisse donnée. Ton sourire devient l’espace d’un instant fou, taquin alors que tu t’imagines entrer dans son jeu de folie. Dans ce jeu dangereux. Trop peut-être. Mais, t’en à rien à faire. Parce que LUI. Il est spécial et tu le sais.

Alors, quand tu aperçois sa carcasse au loin, t’as à la fois envie de courir et de t’arrêter Jesus. Que faire ? Toi, t’es pas lui. Toi, tu joues pas ainsi d’habitude. Y a l’adrénaline qui monte dans tes veines, le cœur qui bat trop fort. Y a tes yeux qui bougent en tout sens. L’esquisse que t’as faite y a quelque jour. Tu l’arraches et, en passant vite. Peut-être un peu trop. Le papier glisse et tombe. Là, sur les pieds de l’Homme. Il tombe. Boule chiffonnée. Toi, tu sais ce qu’elle représente. Ce que représentent ses traits de fusains endiablés, ces courbes brisées. Ces deux corps enlacés à la fois si sensuels et si destructeurs. Jesus. T’attends pas le prince charmant.

Et, alors que l’esquisse tombe sur ses pieds. Toi, tu t’enfuis. Un peu plus loin. Ta silhouette disparaissant dans la foule. Tu trembles, transpires. Tu te sens fou. Terriblement fou. Et, le sourire qui se dessine sur tes lèvres ne te le rend que bien. Doucement, dans une alcôve un peu ailleurs, un peu plus loin. Tu te laisses enfin tomber Jesus. L’adrénaline un peu redescendue. Tu remets sur tes genoux ton carton et, ton fusain glisse dessus. Tu dessines pas réellement ce qui se trouve devant toi. Mais, ça personne ne le voit, n’est-ce pas ?
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