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 (othello) voyage au bout de la nuit

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Narcisse Pavese
Narcisse Pavese

Messages : 7
Date d'inscription : 31/05/2015

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MessageSujet: (othello) voyage au bout de la nuit   (othello) voyage au bout de la nuit EmptyMer 24 Juin - 4:11


voyage au bout de la nuit
Les boucles d’or qui émergent de l’oreiller de plumes. Autour de lui, l’étrange tempête des choses Bazar étonnant de ses diverses escapades. C’est le parcours du combattant pour faire trois pas sans trébucher. Pourtant, Narcisse est habitué, il danse presque gracieusement au milieu de son paradis d’antiquaire, le cauchemar du maniaque. Les yeux qui se perdent dans l’un de ses trop nombreux miroirs, sourire qui se joue de ses lèvres. Une tache grise sur sa joue, il s’est encore endormi sur un de ses croquis. Il y voit sa tête à lui, l’ange sauveur, la figure paternelle, l’homme de sa vie comme il aime à l’appeler parfois. Ça fait un peu trop longtemps qu’ils ne se sont pas vus, que l’oiseau n’est pas rentré au nid. Alors c’est décidé, il ira aujourd’hui. Après les quelques cours de la journée, la matière pour s’occuper l’esprit. Le regard qui se perd parfois, attiré par quelques beautés fugaces, l’attention qui se perd dans des folles architectures dans son esprit. Et puis il y a la réparation du client à réaliser, le violon à ressusciter parmi les morts édentées. Si bien qu’il est déjà tard le soir lorsque les boucles blondes luisent sous les lampadaires près de la basilique. Mais il n’a pas de montre au poignet, comme s’il voulait échapper au temps, rester jeune et beau toute sa vie, portrait figé plein de beauté, Dorian Gray moderne. Lorsqu’il s’introduit dans la chambre d’Othello, tout est noir déjà, il n’y a que son souffle paisible qui flirte avec le silence sans jamais vraiment le briser. Au creux de la pénombre, Narcisse sourit doucement, tandis qu’il retire le plus silencieusement possible, chaussures et pantalon pour se glisser dans le lit près d’Othello. La place est réduite, une excuse de plus pour se coller contre son dos, les jambes entremêlés, un bras autour de sa taille, ses lèvres dans son cou, les boucles qui chatouillent la peau. Ses yeux se ferment un instant, savourant le moment. « J’espère que tu fais des beaux rêves de moi. » Murmure dans la nuit.
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Othello Verdi
Othello Verdi

Messages : 39
Date d'inscription : 21/05/2015

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MessageSujet: Re: (othello) voyage au bout de la nuit   (othello) voyage au bout de la nuit EmptyDim 28 Juin - 16:56


voyage au bout de la nuit
Des rêves en pleine lumière, des rêves dans l’ourlet d’ombres fugaces. La chaleur vide, la chaleur absente au creux des draps. Seul dans le lit de misère. Seul à l’orée des cieux. Une hantise constante de l’être aimé, à jamais disparu. Pas un signe, pas une prémonition. On serre une voix familière dans le noir. Les bras autour d’une créature invisible. Même les yeux pâles des enfants et leurs corps suffocants ne satisfont pas le démon intérieur. Incapable de les caresser sans que la honte ne l’accapare, le prêtre ne peut que les toucher des yeux tandis qu’il embrasse les fronts trempés de la sueur vespérale lors du « bonne nuit » rituel. Il n’a pas toujours le cran d’oser le geste salvateur, celui qui libère, là dans les ténèbres assourdis, le vil secret des hommes aux jambes crispées, aux cœurs battant à tout rompre, aux soupirs extatiques. Hors de question de se débattre avec soi-même. Il faut davantage, pas seulement un ersatz de chair sentimentale. On ne peut substituer un corps, une peau de nacre par des pensées inutiles, intouchables. L’imagination déborde, une élévation divine, mais rien ne peut remplacer la réelle capture des lèvres d’un garçonnet. Othello a le sommeil léger, il ressent la présence avant de la voir. Des bras l’entourent, il se sent…étonnamment bien, couvé ainsi. Il redevient enfant, il se soumet à un autre. Le parfum de la nuit embaume la pièce. Des boucles d’or tombent sur sa joue mal rasée. Un sourire en coin. Une esquisse délicate. Un revenant, une pagaille interne. « Je te rêve encore... » Je nous rêve, l’un contre l’autre, et toi assiégé par les fièvres d’autrefois. Douce nostalgie à demi-mots. Souffle régulier. Le padre ne se retourne pas tout de suite, il fait durer le plaisir insoutenable. Le retour inattendu du fils prodigue. La bénédiction dans le cœur. Il se gonfle d’amour. Narcisse était le premier, le vénéré, l’absurde inconstance qui le mena à la perdition. Othello fait finalement face au visage éternellement beau, la bouche a la forme d’un calice, Graal qu’il goûte avec une délectation non feinte. Une longue inspiration, une bouffée d’oxygène. Un seul baiser pour raviver des sensations qu’on croyait perdues à jamais. Les mains glissent sous le chandail comme avant pour s’y reposer, sentir la mélodie de l’organe vital. Le réflexe demeure intact. La vieillesse sur les traits bourrus disparaît au contact du jeune immortel. « Te manquerais-je parfois ? »
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Narcisse Pavese
Narcisse Pavese

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MessageSujet: Re: (othello) voyage au bout de la nuit   (othello) voyage au bout de la nuit EmptyDim 12 Juil - 3:33


voyage au bout de la nuit
Les narines frémissent, les effluves enivrants, l’odeur familière. Il a l’impression de respirer son enfance, les temps heureux d’une plus grande insouciance. Ses bras autour de lui, comme Othello lui faisait autrefois. Il s’en souvient encore, des nuits passées dans ses bras, le corps tantôt fiévreux, tantôt grelottant de froid. Il était toujours pour lui, depuis le premier jour, depuis qu’on l’a abandonné, laissé à lui-même dans un foutu panier. Mais l’enfant a grandit, l’enfant est parti de son nid. C’est étrange, un peu, l’inversion des rôles. Narcisse est bien ici, contre lui, de nouveau chez lui. Il dérange pourtant, le sommeil paisible de l’homme dans son lit. Il le sent bouger contre lui, la respiration un peu plus courte déjà. Et pourtant, il pense encore rêver, il pense rêver de lui, encore. Les mots résonnent dans l’esprit, une chaleur qui embaume le cœur. Il est bêtement heureux de toujours hanter ses nuits. Une angoisse en moins, balayée au loin. Celle d’être remplacé, oublié pour un autre, un gamin plus jeune, plus beau et bien d’autre encore. Narcisse connaît ses vices maintenant, les peaux tendre qu’il aime trop passionnément. Et pourtant, il les accepte pleinement, il s’en fiche bien que le reste du monde le trouve dégoûtant. Ils ne comprennent pas, ils ne comprendront jamais, la beauté de leurs cœurs. Il n’est pas la victime d’un prédateur. Il est le miraculé qui aime un peu trop son ange. Il ne serait rien sans Othello, rien d’autre qu’un cadavre oublié, un bébé abandonné comme d’autres milliers d’inconnus qui n’ont pas assez vécu. Leurs lèvres, de nouveaux unis, son goût divin dans la bouche, la barbe qui picote ses propres joues imberbes, vestiges de l’enfance qui ne veut partir. Le plaisir exquis qui a trop manqué à sa vie, ce n’est que maintenant qu’il le réalise. Il sent ses mains contre sa peau, sous le haut que Narcisse s’est résolu de garder, dans un élan de sagesse idiote. Il s’empresse alors de réparer cette erreur, envoyer valser le morceau de tissu avec le reste qui jonche déjà le sol. Il n’en a pas besoin avec lui. Ils sont mieux comme ça, sans fioritures ajoutées, comme lors de leurs belles nuits arrachées à la vie. Cachés dans cette même chambre, les baisers volant sur la peau. « Je rêve de nous aussi. Je rêve de nous au creux de nos nuits volées, quand nos cœurs battaient trop fort. » Ses lèvres qui s’accrochent aux siennes encore une fois, la chaleur qui monte au creux de son corps. Narcisse redevenu enfant grimpe au-dessus du prêtre, comme on bon vieux temps, ses doigts qui caressent lascivement la peau offerte. « Dis-moi, je suis beau dans tes rêves ? Plus beau que les autres enfants que tu sauves ? » Nouveau murmure à son oreille, petit sourire au coin des lèvres. Le sommeil ne viendra pas tout de suite.
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