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 ode au sommeil (othello)

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Alessio Vescovi
Alessio Vescovi

Messages : 21
Date d'inscription : 27/05/2015

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MessageSujet: ode au sommeil (othello)   ode au sommeil (othello) EmptyJeu 4 Juin - 16:58

l'air frais de la nuit caresse sa nuque. un murmure. alessio erre dans florence, les lèvres serrées. il tente de ne pas crier. il sent le fer sur ses dents qui s'imprime dans sa peau. ça fait mal. il tente de garder ses cris à l'intérieur, dans sa gorge, dans ses poings fermés. ses pieds heurtent le sol des rues, maintenant froid dans le noir. et ils l'amènent toujours au même endroit. inévitablement. l'église, baignée dans la lueur lunaire. toujours aussi belle. c'était son refuge à lui. alessio n'y va pas prier, jamais. à la maison, il y a longtemps que les croix sur des petites chaînes en métal sont enfouies au fond des tiroirs. alessio va à l'église pour que l'écho de ses pas, l'écho de la nuit sur les bancs, résonne à ses oreilles et effacent ses pensées qui s'agitent trop vite. il sent qu'il va exploser, avec toute cette pression dans sa tête. il se met les mains sur la tête, les doigts encore fermement serrés, comme pour étouffer son propre mal. il accélère le pas, les yeux à peine ouverts sous le ciel étoilé. alessio, il n'aime pas vraiment la lune plus que le soleil. d'abord, la lumière de la lune, ce n'est que la réflexion de celle du soleil. menteuse, faussaire, imposteur. il n'y a que les étoiles qu'alessio puissent supporter. petits feux dans le ciel, malgré les années-lumière qui les séparent. il plisse les yeux. ça goûte le métal dans sa bouche, ses doigts font mal et ça gonfle dans sa tête. il ne va pas exploser en pleine nuit. laisse ça aux supernovas. alessio sait que l'église ne devrait pas être ouverte aussi tard le soir. personne ne se rend à l'église aussi tard. pourtant, il trouve toujours une porte ouverte. juste pour lui. ses pieds touchent finalement le sol sacré. ses poings se desserrent lentement. il regarde autour de lui. la lumière de la lune n'est pas aussi désagréable vu à travers les vitraux. elle se reflète sur les bagues qui ornent ses dents. les yeux d'alessio croisent un regard. il ne détourne pas le sien. la porte cochère, il fallait bien quelqu'un pour l'ouvrir. quelqu'un qui sache qu'il viendrait. il sent comme un bloc qui tombe dans son estomac. il est vulnérable dans cette église. il voudrait rester là, avec l'écho de la nuit. mais il ne peut ignorer le regard. il s'éclaircit la gorge, avec une voix qui ne crie pas du tout, il dit tout simplement « je vous vois aussi. »
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Othello Verdi
Othello Verdi

Messages : 39
Date d'inscription : 21/05/2015

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MessageSujet: Re: ode au sommeil (othello)   ode au sommeil (othello) EmptyMar 16 Juin - 22:31

Des pas ailés dans la bâtisse sacrée. Il écoute, la mélodie est belle, mieux que les maux des désœuvrés qui heurtent le crâne le jour la nuit, quand tout s’endort, quand plus rien ne semble vivre. Le trépas au bord des lèvres esseulées, ces pauvres qui font l’aumône à la porte du Très-Haut. Mots secs et exhalés, haleines putrides. Il ne peut les chasser hélas du parvis public. Le soir est donc bienheureux. Othello veille, les chandelles qu’il rallume dans sa sainte maison après avoir raconté des histoires pour endormir la jeunesse. Un regard aux mignons avant que Morphée ne les appelle. Et maintenant il se faufile derrière l’un des piliers. La cachette n’est pas sûre. Les yeux dans le noir, des yeux gredins qui ne quittent pas le famélique garçonnet. Ne te détourne pas. Le prêtre sent les prémices d’une meurtrissure. Là en pleine poitrine, là au cœur des émotions transcendantes. Dans le palais du Seigneur, comment oses-tu ? Il baisse les yeux, un sentiment coupable les traverse. Il ne devrait pas jeter des œillades pareilles, pas à un jeune homme, un inconnu de la rue, pas comme ça, à la dérobée, comme s’il était le loup voulant le dévorer. Il s’abstient de s’approcher, mais la voix murmure, la voix est un appel au vice. Il se damnerait pour l’écouter une éternité. « viens à confesse. » une invitation, non pas au voyage, mais à s’installer dans l’intime meuble dans lequel leurs voix pourront se toucher, leurs corps en tension. Le confessionnal comme un refuge des secrets. Le padre s’installe, les mains moites, la gorge enrouée, dégageant la paroi de bois, une simple grille les sépare. « tu ne pries pas, tu ne crois pas…alors que viens-tu faire ici, mon fils ? » souffle brûlant et curieux, un remous de question.
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