14 ANS ⊹ LYCEENNE ⊹ SOUS TUTELLE ⊹ EMMA ⊹ THYLANE BLONDEAU

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Je pense donc je suis.

enfant des pluies tu parcoures les forêts de connaissances, de tes bras opalins juvénile sirène tu pourchasses les savoirs sur tes genoux de danseuse précoce tu flaires les mots importants soulignant de tes yeux bruns un bourbier rangé d’intelligence. • l’on te dit surdoué tu entends génie, tu désapprouves cette qualité que l’on t’attribue donnant la fierté à des parents guerriers sages de la vie, guides des pimprenelles satinées de bonheur éphémère. • tu préfères la compagnie des loups œuvres mouchetées d’expériences aux personnages de ton âge jeunesse éclatante ; écoutant les sujets de profondeurs tu favorises l’intellectuel aux jeux grandioses de ridicule souveraineté que les nymphettes te proposent. • toujours intéressée, toujours sage de tes agates voyageuses tu observes, déclines les amusements, tu en as discret moineau dans l’opalescent feuillage de tes pensées ; des énigmes, des problèmes, des questions, et des livres, des contes, des romans, la bible aussi. tu chasses les visages royaux, discutes de philosophie, de politique, petit génie habillée tantôt de dentelle raffiné épousant tes formes de chérubine coquine, tantôt d’un jean porte-bonheur lors des contrôles ornement d’une simple chemise rayonnante d’écarlate. • tu souris le soleil n’avait de don que celui de fiancer la princesse à la lune merveilleuse. d’une main tu étends les promesses de gloires, de rêves florissants tu pourrais choisir l’espace, les astres lumineux valsant des cieux gourmands. un péché de regarder par la fenêtre tu esquisses des barbouillages de portraits que tu déchires, tu joues d’un archet de violoncelle où les notes s’éparpillent des murs ensoleillés de ta maisonnée. • ce respect dans les mots que tu emploies, des mélodies ensorcelantes lorsque tu nargues d’un œil critique le turbulent de ta rangée, tu canalises parfois avec ces phrases sorties d’antiquité, une enfant chuchote-t-on la chance des parents mais d’une croissance révoltée, pas de ces sangs qui s’écoulent à l’aurore des premiers jours du mois, pas de cette poitrine ni de ces marmoréens reins qui sied aux filles joufflues de ton groupe écolier. tu rougies lorsqu’on te compare aux tristes manipulées de l’enfance, huit ans, neuf ans jamais quatorze-ans ; on te rajeuni pour ton déplaisir.

Ma drôle de vie.

fillette des contes de sa robe enneigée où les larmes carmines pleuvent de fils brodés, elle est assise studieuse épousée dans ce fauteuil de cuir apprécié. toujours ce roman à ses pieds, un carnet à ses mains la colombe vogue dans un monde enchanté de figures volubiles ô vaporeuse jouvencé ! entourée des bibelots légers d’un atelier démesuré ; des peintures accrochées et des coraux de beauté, elle se plait à nager de ses temps libres avalant connaissances et noms célèbres, enfant éduquée dans le plaisir de l’intelligence, baignée dans le respect des règles souveraines. la femme admirée de sa blouse tachetée de couleurs égayées oscille dans l’espace ; fraicheur d’un métier adoré d’un pinceau à ses mains de marraine bonne fée rayée de sagesse contemplée. mhyrra l’oie blanche des désirs parfumés bat de ses jambes fuselées un délice de vertu gourmandise que son tissu révèle sa carnation immaculée, un sourire pailleté orne ses agates voyageuses tandis qu’elle tend ses paumes soyeuses vers l’image de l’ainée, l’auteur d’une vie bien-aimé. un câlin, une étreinte le chaperon en a besoin faufilant son minois dans les seins veinés de sensualité de la mère apaisée de son engeance merveilleuse. un son carillonne dans l’immensité de la tendresse effleurée tandis que la main à sa joue d’une caresse virevoltante s’enfuit à la porte de chêne blanc dévoilant deux renards leurs lunettes sur leur nez opalins discutent avec l’aurore de sa destinée. la demoiselle plongée dans son énorme monde de photographies rutilantes ne remarque pas les cris puis les supplications métamorphose d’une incompréhension enfin ; les papiers se tendent démontrant la signature du juge, les réclamations, le rendu de justice. quelle justice que la main qui se tend elle monstrueuse épopée d’une scylla vengeresse souriant chaleureusement mhyrra n’y entrevoit qu’une bourbe affamée de corruption. les sanglots ô douce terreur possède la brebis piégée dans l’étau mortel d’un inconnu, un pourquoi s’échappe de ses lèvres, ils bégaient une explication incohérente placée disent-ils dans une maison tu verras déclament-t-ils l’horreur est sympathique. elle refuse la biche des torrents sur ses joues pâles est de force retirée vers l’amer destination arborée, d’une fenêtre ouverte, d’un hublot détesté sa main se joint au vide de sa vie détruite. emmenée, dépossédée, l’agnelle sacrificielle descend de la voiture, elle connait cet endroit à deux pas de son école, cette bibliothèque des rêves valsant des contes de fée et lui le cauchemar parvenu des yeux luisant de promesses égarées, fourbes, cruelles. un loup dans la tempête, de ses douleurs à son cœur noyé dans la mer glacée, elle respire la jeune poupée, essaie de garder contenance face à ces lionceaux affamés, des garçons perdus debout un peu partout dans le jardin rapiécé. dégageant des mèches de ses cheveux bruns elle répugne à l’écouter déblatérer des lois éphémères, jette un regard de ses billes gelées d’effroi tandis qu’elle entre dans la gueule béante de ce manoir totalitaire, évite les vagues nauséabondes de ces mécréants. « je vous trouvais pourtant charmant monsieur. vous n’êtes qu’une bête narquoise. ». elle ne réclame pas encore la réponse à ses questions apeurées car, au tréfonds de son âme anesthésiée elle trouvera le sublime coupable.